Les travaux de la Chaire permettront de répondre à cinq questions de recherche qui permettront d’atteindre ses trois objectifs.
Question 1 : Où se trouvent les milieux naturels dépendants des eaux souterraines?
Cette question de recherche est fondamentale pour tout le travail de la Chaire. Dans le but de comprendre le fonctionnement des MNDES et de les protéger, de manière à assurer leur maintien à long terme et le développement durable des eaux souterraines, il est nécessaire d’identifier les conditions topo-géo-hydrologiques qui leur sont propices. Pour faciliter leur utilisation, ces données doivent être cartographiées et rendues disponibles à la communauté scientifique.
Question 2 : Comment les milieux naturels sont-ils alimentés par l’eau souterraine au Québec?
Il est absolument nécessaire de connaître les mécanismes d’alimentation en eau des MNDES (p.ex. : flux, origine de l’eau, variabilité spatiale et temporelle de la connexion) afin de les protéger et de gérer adéquatement les eaux souterraines à proximité. Cette alimentation est définie par les interactions entre ces milieux et leur environnement immédiat, lesquelles sont contraintes par les conditions topo-géo-hydrologiques. Les fonctions hydrologiques des MNDES et leur vulnérabilité aux pressions anthropiques et climatiques dépendent de cette alimentation.
Question 3 : Quelles pressions s’exercent sur les milieux naturels dépendants des eaux souterraines au Québec?
La meilleure manière de protéger les MNDES est de comprendre quelles pressions s’exercent sur eux et sur l’eau souterraine dont ils dépendent. Une attention particulière doit tout particulièrement être portée aux impacts combinés des pressions anthropiques et des changements climatiques. Dans le Québec méridional, les pressions anthropiques liées à l’agriculture, à l’expansion urbaine, à l’exploitation des ressources en eau, au déboisement et à la construction de routes sont particulièrement importantes, mais les réactions des MNDES aux changements hydrologiques qui en découlent sont peu connues.
Question 4 : Comment intégrer les interactions eaux souterraines-milieux naturels dans l’identification des territoires à protéger et dans la gestion des ressources en eau?
Les pratiques de conservation et de gestion des ressources en eau doivent être basées sur les connaissances scientifiques les plus récentes. Une démarche de consultation auprès des acteurs de la conservation (CNC et d’autres), des ministères (MELCC et MFFP), des municipalités et d’autres organismes impliqués dans les questions de l’eau (p. ex. : ROBVQ) est nécessaire pour comprendre les approches présentement utilisées, identifier les lacunes de connaissances et explorer la manière d’intégrer les connaissances sur les MNDES et leur vulnérabilité aux pressions anthropiques et climatiques dans les guides et les outils d’aide à la décision.
Question 5 : Comment assurer le suivi à long terme des milieux naturels dépendants des eaux souterraines?
Le suivi à long terme des MNDES est crucial pour monitorer leur dynamique hydrologique intra et interannuelle, et identifier les grandes tendances et les points de rupture qui pourraient se distinguer de la variabilité hydrologique naturelle. Au Québec, une poignée de sites expérimentaux universitaires sont utilisés pour des mesures hydrologiques à long terme sur les MNDES et il n’existe pas de réseau québécois de suivi hydrologique dans lequel ces milieux sont pris en compte. Il n’existe par ailleurs aucun site de suivi québécois (ni canadien) qui soit intégré à un réseau internationalement reconnu. Une réflexion est nécessaire pour initier un réseautage des sites existants et la mise en place de sites permanents.