Les services écosystémiques ou écologiques (SÉ) sont définis comme étant les bénéfices que les humains retirent des écosystèmes. Les eaux souterraines fournissent des SÉ importants, qui peuvent être divisés en quatre catégories: les services d’approvisionnement, de régulation, de soutien et culturels (figure 1). Par exemple, l’eau souterraine est une source d’eau potable pour une grande partie de la population au Québec. Elle est généralement de meilleure qualité que l’eau de surface grâce à l’effet purificateur et filtrant de l’aquifère qui la contient. L’émergence des eaux souterraines permet de maintenir les débits de base dans les cours d’eau en période d’étiage, alimente les milieux humides et fournit un habitat pour certaines espèces comme les salamandres. Les résurgences de sources d’eau souterraine offrent souvent des endroits agréables à apprécier en nature que la population locale fréquente depuis très longtemps pour s’approvisionner en eau.

Les pressions d’origines anthropiques et climatiques peuvent modifier les SÉ procurés par les eaux souterraines. En effet, le changement d’occupation du territoire et le réchauffement du climat peuvent avoir des impacts importants sur le cycle de l’eau, et modifier les échanges entre les cours d’eau et les eaux souterraines. La cartographie des SÉ est une discipline émergente pour appuyer les décideurs et les gestionnaires du territoire dans la préservation ou la restauration de ces services. Sur un territoire donné, elle permet de déterminer où il y a abondance ou déficit de SÉ, de mieux comprendre les facteurs qui influencent la présence de SÉ et de cibler les endroits où il est possible de maintenir les SÉ actuels ou de rétablir les SÉ perdus. Elle permet également d’estimer l’impact des scénarios futurs en lien avec les changements climatiques ou l’aménagement du territoire sur les SÉ. La cartographie des SÉ constitue un outil précieux pour guider les décisions concernant la gestion du territoire et la gestion de l’eau.
Texte rédigé par Miryane Ferlatte, coordonnatrice scientifique de la Chaire Eau et conservation du territoire, en collaboration avec Pr Jérôme Théau, Pr Richard Fournier et Safidi Randrianianina (étudiant PhD) de l’U. Sherbrooke



